Dans l’une de ses premières publications Gottman (1994), présente comme un résultat surprenant que les couples satisfaits autant que ceux insatisfaits connaissent des moments difficiles. Ils sont aussi rythmés par des interactions et expressions d’émotions négatives. La différence entre les deux groupes se situe au niveau de la présence d’interactions, d’expressions d’émotions positives. Les couples insatisfaits en expriment beaucoup moins. Il en viendra à présenter une théorie explicative des dysfonctionnements des relations conjugales (mais pas que), à partir des lacunes communicationnelles qui feront intervenir ses « quatre cavaliers de l’apocalypse » (2002). L’entrée en scène progressive et successive de ces cavaliers annonce une séquence difficile à rompre : la Critique pointera ce qui ne va pas chez l’autre, le Mépris lui emboitera bientôt le pas, viendra ensuite la Défense (elle peut prendre la forme d’une attaque ou contre-attaque), enfin prendra place la Fuite, le retrait ou l’évasion.
La bonne nouvelle, si l’on veut bien la considérer comme telle, c’est que quelle que soit la situation, par une attention, un égard, une « positivité », il est possible de se remettre en voie de raviver la relation. Car toute « positivité » est perçue comme telle du partenaire.
S. Raymond Aïgba