Paul Watzlawick nous donne à voir, dans un bref article : « La construction des « réalités » cliniques » à quel point « nous » pouvons construire les réalités que nous subissons. Il n’est pas le premier à interroger notre perception du réel et il prolonge là, un vieux débat de la philosophie des sciences. Ainsi cite-t-il (entre autres), Francisco Valera :
En trouvant le monde de la façon dont nous le trouvons, nous oublions tout ce que nous avons fait pour le trouver ainsi…
Mais l’intérêt tout particulier de l’auteur à reprendre cette question d’un point de vue clinique est d’en tirer des conséquences dans l’optique des thérapies. Songeons donc aux spectaculaires guérisons des pilules placebo, ou à la manière dont les créateurs du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders) ont « d’un trait de plume », guéri des millions de personnes de leur « maladie » en supprimant l’homosexualité de la 3ème édition comme état psychiatrique. Les mots d’Épictète concluent cet article :
Ce ne sont pas les choses qui nous préoccupent, mais les opinions que nous avons des choses.
Voilà donc qui reste à méditer pour autant, toutefois, qu’il soit toujours permis d’en débattre.
S. Raymond Aïgba