Dans l’ouvrage de François Roustang Jamais contre, d’abord (2015), on pourra lire :
« L’attirance pour le malheur est souvent donnée comme explication du refus de changer, alors que c’est le contexte familial ou social qui interdit le bonheur.
Cette femme ne pouvait être heureuse parce que ses sœurs ne l’étaient pas. Elle était déjà trop loin d’elles dans la réussite professionnelle et amoureuse, il
fallait qu’elle s’arrête. Le malheur, la façon de souffrir, le mal-être révèlent toujours un système social et une insertion desquels le patient ou la patiente n’a pas
la force de se détacher…»
Cela se soutient en effet. Mais la posture et un parti pris régulier du thérapeute est de ne pas ainsi lâcher l’affaire après avoir bien accueilli, reçu et entendu la plainte.
C’est là qu’il risque gros à trouver la forme, le temps, l’astuce et… que sais-je encore, à faire entendre à son hôte (souvent par pure pragmatisme ou bon sens) que le monde aura moins vite fait de changer qu’elle ou lui-même; que d’une certaine manière comme le disait Paul Watzlawick (1983), il ou elle ne fait pas moins son propre malheur…
A cela le thérapeute mise; et il doit savoir le faire en ne perdant pas de vue qu’il puise se tromper et voir le monde reculer sur une plainte le moment venu.
S. Raymond Aïgba