Vous vous en doutiez bien, ce serait trop facile et indigne de la complexité de l’humain sinon… Il ne suffit pas d’un dispositif de prise en charge psychologique pour en avoir fini avec le besoin humain de se plaindre à l’adresse indiquée, sinon assignée. Il se trouvera fatalement, le cas où ce sera précisément à partir dudit « dispositif » que commencera le problème. Comprenons-nous ! De le dire n’est pas être « anti-dispositif », c’est pour un psychologue, faire état de la complexité du réel qui l’occupe quotidiennement. Chaque praticien a sa manière de creuser le trou qui convienne à abriter, à loger la parole plaignante de son visiteur et tenter de lui donner une issue. Ce qui se passe dans cette rencontre du praticien et son visiteur peut accessoirement tenir d’un quelconque dispositif, mais le plus important est, de manière vivante et plurielle ailleurs. Et notamment du côté du visiteur aussi.
Freud, par exemple, dans sa réalité pas si différente de la nôtre d’ailleurs, pensait que le coût sonnant et trébuchant des consultations valait tous les dispositifs. Fanon, comme par hasard, ce grand oublié des manuels de psychologie, aurait aussi beaucoup à nous apprendre sur la question. Quant aux étudiants… tout un univers ! C’est sans doute là où la question du dispositif soulève des problèmes d’une diversité humaine des plus instructives et complexes.
S. Raymond Aïgba