Ces dispositifs censés ouvrir une nouvelle ère de la santé mentale n’ont, pour l’instant, que le mérite d’exister… Ils sont comme quand tant de choses sont en ersatz de mieux.
On y met bien plus de psychiatrie que de psychologie, cette dernière étant souvent, pudiquement amenée comme une pratique de la « santé mentale ». On y pressent une mise sous tutelle des psychologues par des psychiatres qui semblent dicter aux premiers ce qu’ils feront avec leurs patients dans le secret et l’alliance de leurs cabinets. Des psychologues bien installés, ont la latitude de s’en désintéresser, aux autres dressés à la peur du lendemain, au-delà de leurs formations diverses, on cherche des poux après les avoir sollicités en mode « volontaires ». Autant dire que ceux passés aux mailles du filtre, sauront se tenir tranquilles.
Pour une armée de praticiens libéraux qui ne demandaient qu’à bien faire, un ordre managérial du soin psy s’impose. Là où il n’y avait, il y a peu, rien à faire, rien à proposer pour les psychologues et leurs potentiels patients; d’autres diraient clients: on se ravise, on conventionne et se constitue des listes d’attente pour des mois. Les miettes et leurs charges pour les libéraux qui ne voudront, ou ne pourront entrer dans la danse.
Dame psychologie, toute de bonne volonté qu’elle soit, est encore à cette conjoncture sanitaire, sous pénible tutelle…
S. Raymond Aïgba