Thérapies brèves

Les hommes ayant placé toutes les douleurs, toutes les souffrances dans l’enfer, pour remplir le ciel, ils n’ont plus trouvé que l’ennui. 

Schopenhauer A. (1819 – trad. Puf 1996), Le Monde comme volonté et comme représentation

Le maître-mot de la thérapie brève, d’une « adéquate thérapie brève » au sens où elle convienne aux attentes des parties concernées, me semble être l’acceptation. Un visiteur venant voir son thérapeute en besoin de travailler, examiner d’un autre point de vue que le sien seul, sa problématique ; aura certainement une bonne prédisposition à tirer parti du schématisme, du rythme et des surprises que lui réservent ce type de prise en charge. Il est rare, cependant, que ce type de questionnement ait à l’avance présidé à la venue du client du thérapeute. C’est pourquoi on ne fera aucune difficulté à avouer que, dans la pratique, la thérapie brève pourrait s’avérer être aussi celle de toutes les projections et fantasmes… et à savoir prendre la vie comme elle vient, ce n’est pas que malheureux qu’il en soit ainsi après tout. Ce qui motiverait et motive encore plus par, les temps que nous traversons, l’attrait pour les thérapies brèves, c’est sans nul doute le coût financier supposé de consultations, elles aussi supposées interminables du … psychanalyste ou des thérapeutes qui font tout remonter à l’enfance…

Apprendre à faire du feu

Commençons par faire un peu de lumière dans les approximations de lieux communs depuis, trop serinés pour n’être aujourd’hui, pas beaucoup plus que de douteuses évidences. Ce n’est pas parce qu’on se dirigera dans le cabinet d’un psychanalyste, ou d’un thérapeute qui rapportera « tout » à l’enfance que l’on se trouvera dans l’impossibilité d’avoir une thérapie brève. Cela pourrait tenir à bien plus simple (ou complexe) que le pouvoir du dit praticien de vous imposer un schéma thérapeutique que vous réprouvez. Comme le disait Watzlawick (1984), dans Faites vous-même votre malheur ; il n’y a que deux issues, également fatales à la relation d’aide pour un véritable altruiste (précisons ici, que chez l’auteur le “véritable altruiste” n’est ignorant ni de la pourriture fondamentale de notre monde, ni des mobiles secrets de sa disposition à “être altruiste”). Soit l’aide n’aboutit à rien alors le prétendant altruiste finit par se retirer de la relation, soit l’aide réussit et la relation s’effondre sur elle-même n’ayant plus de raisons de perdurer. Mais Watzlawick procède dans cette présentation des deux issues fatales de la relation aide, comme si tout ne tenait qu’à l’impérieuse volonté du praticien de structurer et mener cette dernière à l’une ou l’autre des fatales issues. Il se pourrait que ce soit lui imputer aujourd’hui plus de pouvoir qu’il en a.

Les thérapies brèves dont il me reste un souvenir des plus nets sont celles dont je note qu’elles furent brèves qu’après coup et surtout parce que mon visiteur est parti promettant qu’il en payerait la (ou les) séances… La question pécuniaire me semble donc, en toute franchise et bon an, mal an, déterminante du destin de la thérapie brève et des projections que l’on peut y faire dans notre monde tel qu’il est. A l’abri, à côté ou dans la conjonction de ces considérations, peut bien se dégager (autant pour l’enfant que pour l’adulte, pour le pauvre ou le riche), ce qui fait la puissance d’une thérapie brève bien menée en collaboration avec le praticien et sans effets spéciaux fantasmés que compris et acceptés. Car en la matière, ce n’est pas que les effets spéciaux, les miracles ou que sais-je encore n’existent pas ; c’est que leurs représentations cinématographiques n’est pas réelle. A venir voir un praticien avec cela en tête, la partie pourrait être rude !

Finissons par ce petit récit de Coelho (1994), qui dans Maktub, expliquant la différence entre le faux et le vrai maître, pourrait poursuivre notre réflexion sur ce qu’il faudrait attendre d’authentiques process “miraculeux” :

« Le maitre réunit un soir ses disciples et leur demanda d’allumer un grand feu autour duquel ils pourraient s’assoir et bavarder. “ Le chemin spirituel est à l’image du feu qui brûle devant nous, dit-il. L’homme désireux de l’allumer doit s’accommoder des désagréments de la fumée qui nous fait suffoquer et monter les larmes aux yeux […]. Mais une fois que le feu crépite, la fumée disparaît et les flammes illuminent tout autour de nous, apportant la chaleur et la paix.

-Et si quelqu’un allumait le feu pour nous ? demanda l’un des disciples. Et s’il nous permettait d’éviter la fumée ?

-Celui-là serait un faux maitre. Il pourrait emporter le feu là où il en aurait envie, ou l’éteindre à sa guise ; mais, puisqu’il n’aurait appris à personne à l’allumer, il serait capable de laisser tout le monde dans l’obscurité. »

Quelques outils et stratégies de la thérapie brève

  • Corruption du symptôme
  • Interventions paradoxales
  • Langage métaphoriques

  • Restauration de l’estime de soi

  • Acceptation …

Remarque : Le psychologue, en toute transparence avec ses clients, se réserve le droit de faire usage de toute technique et/ou outil à sa disposition et susceptible de l’aider à accomplir son dessein dans le respect du code de déontologie.

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